Jeudi 21 janvier 2016 « Les sept laïcités françaises » (Jean Baubérot)

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Le jeudi 21 janvier 2016 à 20:00 (Amphi 2 – 29 Boulevard Gergovia, U.F.R. Lettres, Langues et Sciences Humaines, 63000 Clermont-Ferrand, France)

Avec la loi de séparation des Églises et de l’État (1905) et son inscription dans la Constitution (1946 et 1958), la laïcité apparaît comme une référence importante en France. Depuis le début du XXIe siècle, elle est de plus en plus invoquée, et une très grande majorité de Français affirment qu’ils y sont « attachés ». Pourtant des spécialistes soulignent la « confusion » qui règne sur le sens de ce terme. De plus, hier valeur essentielle de la gauche, elle est de plus en plus omniprésente dans le discours politique de la droite et de l’extrême droite. En fait, nous indique Jean Baubérot, il n’existe pas de « modèle français » unique de laïcité mais des visions divergentes qui s’affrontent dans un rapport de forces toujours évolutif. Ainsi le contenu de la loi de 1905 a représenté un enjeu entre quatre conceptions différentes de la laïcité. Celles-ci ont subsisté en s’adaptant, alors que trois « nouvelles laïcités » sont apparues. Ces sept laïcités, l’auteur nous les décrit en les qualifiant de : laïcité antireligieuse, laïcité gallicane, laïcité séparatiste stricte, laïcité séparatiste inclusive, laïcité ouverte, laïcité identitaire et laïcité concordataire. Une partie finale rend compte des mutations de la laïcité depuis la fin du XIXe siècle et effectue des hypothèses sur son devenir.

Jean Baubérot est historien et sociologue, président d’honneur de l’École Pratique des Hautes Études, professeur honoraire de la chaire « Histoire et sociologie de la laïcité ».

Partenariats : UFR LLSHRadio Campus 63, Editions de la Maison des sciences et de l’homme, Librairie « Les Raconteurs d’Histoires », Ligue des Droits de l’Homme

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Jeudi 12 novembre 2015 « Mai 68, un pavé dans leur histoire » (Julie Pagis)

 

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Le 12 novembre 2015 à 20:00 (Amphi 2 – 29 Boulevard Gergovia, U.F.R. Lettres, Langues et Sciences Humaines, 63000 Clermont-Ferrand, France )

Qui sont celles et ceux qui ont fait Mai 68 ? Pourquoi et comment leurs trajectoires individuelles sont-elles entrées dans l’histoire ? En portent-ils encore aujourd’hui les marques ? Quel a été l’impact de leur militantisme sur leurs enfants ?

Pour répondre à ces questions, Julie Pagis, s’appuyant sur une enquête d’ampleur consacrée aux parcours de « soixante-huitards ordinaires », combine analyses statistiques et récits de vie d’ex-soixante-huitards et de leurs enfants.

Prenant ses distances avec le lieu commun d’une « génération 68 » devenue opportuniste, occupant des postes de pouvoir dans les champs politiques, médiatiques ou littéraires et convertie au« libéral-libertarisme », l’auteure explore avec finesse la diversitédes profils des femmes et des hommes qui ont participé à Mai 68, avant de montrer les effets multiples de cet engagement dans les sphères professionnelles, amoureuses, militantes ou familiales.

Des racines de l’engagement à la transmission familiale du militantisme en passant par les diverses reconversions post-soixante huitardes, l’ouvrage vient réhabiliter une histoire plurielle de Mai 68,l argement ensevelie au fil des célébrations décennales des événements.

Julie Pagis, fille d’agriculteurs néoruraux, ancienne élève de l’École normale supérieure (en biologie), est chercheure au CNRS en sociologie politique. Membre du Centre d’études et de recherches administratives, politiques et sociales (CERAPS) de l’Université Lille-2, elle est également associée à l’équipe « Enquêtes, terrains, théories » du Centre Maurice-Halbwachs (ENS-EHESS).

Partenariats : UFR LLSHRadio Campus 63, Sciences Po Les Presses, Librairie « Les Raconteurs d’Histoires »

Jeudi 9 octobre : Wilfried Lignier « La petite noblesse de l’intelligence, une sociologie des enfants surdoués »

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« Lieu de la conférence : Maison du Peuple, Place de la Liberté à Clermont-Ferrand / Horaire : 20h »

Ce livre s’attache à dissiper le halo de mystère qui entoure la figure de l’enfant « surdoué ». D’où vient-elle ? Comment est-elle devenue, en France, sous le nom de « précocité intellectuelle », une question éducative sérieuse et officielle ? Dans quelle mesure les psychologues reconnaissent-ils cette notion ? Et surtout : qui sont, qu’attendent et que font les parents qui ont aujourd’hui recours au quotient intellectuel (QI) pour attester la grande intelligence de leur(s) enfant(s) ?
À partir d’une enquête menée notamment auprès de parents, de psychologues et de militants associatifs, ce livre relie l’affirmation de cette petite noblesse de l’intelligence que constituent les enfants surdoués à un double contexte : le développement de pratiques psychologiques privées et l’augmentation de la concurrence au sein de l’école massifiée.
De façon exemplaire, le cas des surdoués montre comment la psychologie clinique peut fonctionner comme une source légitime de singularisation des enfants dans les secteurs les plus indifférenciés de l’école (de la maternelle au début du collège). Cette singularisation a certes une fonction de réassurance pour des familles qui, bien que plutôt avantagées socialement, sont sujettes à de vives incertitudes éducatives. Mais on ne saurait ignorer les conséquences concrètes qu’a aussi l’anoblissement psychologique : l’institution scolaire se voit pressée d’accorder aux intelligences qui la dépassent les petits privilèges qui leurs sont dus.

Partenariats : UFR LLSH, SUC, Radio Campus 63, Éditions La Découverte, Ville de Clermont-Ferrand, Librairie « Les Raconteurs d’Histoires »

Wilfried Lignier est sociologue, il enseigne à l’École normale supérieure. Ce livre est tiré de sa thèse, soutenue en 2010.

[ATTENTION CONFERENCE ANNULEE] Jeudi 6 novembre : Brigitte Munier-Termime «Technocorps : La sociologie du corps à l’épreuve des nouvelles technologies »

Technocorps : La sociologie du corps à l’épreuve des nouvelles technologies »

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Lieu et heure de la conférence : amphi 2 de la fac de lettres, 29 Boulevard Gergovia – Clermont-Ferrand à 20 heures

Voici venu le temps des « technocorps » : l’hybridation technologique du corps humain ne vise plus seulement à le réparer mais à l’améliorer. Des handicapés, amputés et appareillés, défient des athlètes valides à des championnats mondiaux et des technoprophètes théorisent l’avènement prochain d’une posthumanité immortelle… Le rapport NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, infirmation et cognition), publié en 2002 aux Etats-Unis, affirmait déjà la possibilité d’améliorer les performances humaines par la convergence des technosciences. Pour la première fois de son histoire, l’humanité est confrontée à des choix majeurs concernant le devenir de son espèce. Issus de diverses disciplines – l’anthropologie, la philosophie, les sciences de l’information et les sciences sociales -, les contributeurs, ici réunis, offrent une lecture critique de l’innovation technoscientifique : son sens, ses promesses, ses paris et ses risques.

Brigitte Munier-Termime est Docteur en Sciences Sociales. Elle est maître de conférences à Telecom ParisTech

Partenariats : UFR LLSH, SUC, Radio Campus 63, Éditions François Bourin, Ville de Clermont-Ferrand, Librairie « Les Raconteurs d’Histoires »

 

 

 

Jeudi 8 Janvier : Albert Ogien « Le principe démocratie »

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« Lieu de la conférence : Maison du Peuple, Place de la Liberté à Clermont-Ferrand / Horaire : 20h »

Le monde est entré, depuis quelques années, dans une période d’effervescence politique. Rassemblements et occupations, contestations des pouvoirs, mobilisations transnationales, insurrections civiles, activisme informatique, désobéissance civile, création de nouveaux partis : ces mouvements expriment certes un mécontentement, un sentiment d’injustice, de colère et de désespoir. Mais ils révèlent aussi la volonté des citoyens de s’organiser pour contrôler directement ce que font leurs dirigeants. Dans leur précédent ouvrage, Pourquoi désobéir en démocratie ?, les deux auteurs analysaient la multiplication des actes de désobéissance civile en régime démocratique. Dans ce nouveau livre, ils scrutent, d’un double point de vue sociologique et philosophique, cette extension du domaine de la désobéissance en examinant les nouveaux mouvements de protestation, les révoltes contre les dictatures, et les mobilisations globales revendiquant la  » démocratie réelle « . Ce livre dessine ainsi les contours de ces manières d’agir qui traduisent une nouvelle forme de vie politique et morale, où la question du  » comment  » remplace celle du  » pourquoi « . Il approche cette transformation en étudiant ces formes émergentes et pragmatiques du politique qui prennent la démocratie pour principe afin d’élargir la sphère du politique, le pouvoir des citoyens, les capacités de tous.

Albert Ogien est sociologue, directeur de recherches au CNRS, directeur de l’Institut Marcel-Mauss (CNRS-EHESS). Il est notamment l’auteur de L’Esprit gestionnaire (EHESS, 1995), Les Règles de la pratique sociologique (PUF, 2007) ou encore de Désacraliser le chiffre (Quaé, 2013).

Partenariats : UFR LLSH, SUC, Radio Campus 63, Éditions La Découverte, Ville de Clermont-Ferrand, Librairie « Les Raconteurs d’Histoires »

 

Jeudi 26 Mars 2015 : « Une histoire du rap en France » (Karim Hammou)

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Conférence co-organisée dans le cadre des rencontres « Littérature au Centre »,  en partenariat avec le CELIS (UFR Lettres, Langues et Sciences Humaines de l’université Blaise Pascal), l’association  Littérature au Centre d’Auvergne et le Service Université Culture de Clermont Université

Le 26 mars 2015 à 20:00 à la Maison de quartier de Croix-Neyrat (Rue des Hauts-de-Chanturgue)

Lorsque rap et hip-hop apparaissent en France au tournant des années 1980, nombreux sont ceux qui n’y voient qu’un phénomène éphémère. Trente ans plus tard, ce genre musical est non seulement bien vivant, mais il fait durablement partie des industries musicales, et la scène rap française est même l’une des plus visibles au niveau international.

Comment le rap est-il né en France et comment s’est-il développé ? Qui a tiré profit de la commercialisation de ses chansons ? Pourquoi ce genre musical est-il si étroitement associé aux banlieues ? Qui sont les artistes qui l’ont promu, et en s’appuyant sur quelles ressources ? Pourquoi continue-t-il régulièrement à déchaîner les passions ?

Émaillé de nombreux entretiens réalisés auprès de rappeurs, de DJ, d’animateurs, de professionnels de l’industrie du disque, etc., ce livre décrit comment l’émergence et l’inscription durable du rap en France ont été possibles. En s’intéressant aux artistes, mais aussi amateurs, en circulant des MJC des quartiers populaires aux bancs de l’Assemblée nationale, en observant les plateaux de télévision et les radios locales, Karim Hammou montre comment s’est imposée en France une nouvelle spécialité artistique, fondée sur une forme d’interprétation originale, ni parlée ni chantée : rappée.

Karim Hammou est sociologue, membre associé au Centre Norbert Elias (Marseille). Ses recherches actuelles portent sur les rapports de pouvoir dans les industries musicales. Il est aussi l’animateur du carnet de recherche Sur un son rap : http://surunsonrap.hypotheses.org.

Partenariats : UFR LLSH, SUC, Radio Campus 63, Éditions La Découverte, Ville de Clermont-Ferrand, Librairie « Les Raconteurs d’Histoires », Les Amis de l’Huma 63

Jeudi 17 avril Violaine Girard « Propriété et classes Populaires »

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« Propriété et classes Populaires »

Cette conférence apportera un éclairage bienvenu sur l’un des thèmes qui fut longtemps négligé par les sciences sociales : l’accès des catégories populaires à la propriété immobilière. Dans leur introduction, les auteurs dressent un bilan critique des discours d’experts qui postulent l’apparition d’une « fracture sociale » entre les habitants des espaces périurbains et ceux des centres villes et des quartiers d’habitat social. Ces discours, largement relayés par les médias lors de la campagne présidentielle de 2012, supposent l’existence d’une relation quasi-mécanique entre espaces résidentiels et aspirations électorales de leurs habitants. Les périurbains seraient, en raison de leur éloignement géographique des centres urbains, particulièrement touchés par la précarité et donc plus enclins à voter pour les partis politiques de droite et d’extrême-droite. Les auteurs se distancient de ces thèses en s’attachant à rendre compte de la « fabrique » politique et institutionnelle de l’ouverture de la propriété aux classes populaires, ainsi que des ressources possédées par les accédants, qui les distinguent des populations paupérisées. Parallèlement, les auteurs confirment l’intérêt heuristique de la notion de classes populaires conceptualisée par Olivier Schwartz.

Violaine Girard est maîtresse de conférences en sociologie à l’université de Rouen, membre du Groupe de recherche innovations et sociétés (GRIS) et rattachée à l’équipe « Enquêtes, terrains, théories » du Centre Maurice Halbwachs.

Partenariats : UFR LLSH, SUC, Les Amis de l’Huma, Edition De Boeck, Radio Campus 63

Jeudi 20 mars Julian Mischi : « Campagnes Populaires, campagnes bourgeoises »

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« Campagnes Populaires, campagnes bourgeoises »

Les représentations dominantes des espaces ruraux ignorent ses habitants au profit d’une esthétisation (une nature sans habitants) ou d’une stigmatisation (les ploucs). Vus des villes, ces espaces sont perçus comme des territoires essentiellement agricoles ou comme de simples lieux de détente pour vacanciers et résidents secondaires. Or les campagnes françaises se caractérisent d’abord par la présence massive de classes populaires, la proportion d’ouvriers augmentant à mesure que l’on s’éloigne des villes. Loin d’être des espaces pacifiés et unanimistes, les communes rurales et périurbaines connaissent des logiques de différenciation sociale et des conflits d’usage. A l’image des agriculteurs, groupe éclaté en différentes fractions, les campagnes sont traversées par des rapports de classe et des inégalités sociales. De la bourgeoisie agricole aux ouvriers ruraux, quels sont les groupes sociaux en présence et quelles relations entretiennent-ils ?

Julian Mischi – Chargé de recherche en sociologie – INRA (Institut National de la Recherche Agronomique)

Partenariats : UFR LLSH, SUC, Editions Agone, Radio Campus 63