Lundi 20 juin 2016 « Souveraineté, Démocratie, Laïcité » (Jacques Sapir)

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Carrés et cercles concentriques, Vassily Kandinsky 1913

 

Le 20 Juin 2016 à 20:00 (« Lieu de la conférence : Salle Multimédia, Rue Léo Lagrange à Clermont-Ferrand »)

NB: Contrairement à nos habitudes cette conférence aura lieu un lundi et non un jeudi

« La nation rassemblée et l’état d’urgence décrété, nous vivons un moment souverainiste. Mais à quel prix, et sous quelles conditions, pouvons-nous vivre ensemble ? Cette question fait clivage. Le souverainisme est ce nouveau spectre qui hante le monde. Rien de plus normal pourtant, car la question de la souveraineté est fondatrice de la démocratie. Elle fonde la communauté politique, ce que l’on appelle le peuple, et définit un ordre politique. Partout en Europe et dans le monde s’exprime la volonté populaire de retrouver sa souveraineté. Que ce soit face aux incohérences de l’Union européenne sur la crise des réfugiés, ou face aux questions suscitées par le déni de la souveraineté grecque des institutions de la zone Euro, la souveraineté est la question d’aujourd’hui. Si la notion de souveraineté a pris une place centrale dans le débat, c’est bien parce qu’elle touche à quelque chose d’essentiel : la liberté. Celle de faire et de décider, en son propre nom comme de manière collective. Mais qui dit souveraineté dit aussi peuple et laïcité. Aujourd’hui plus que jamais, il est impératif de rejeter les définitions du peuple fondées sur l’ethnie ou la religion, et d’affirmer la nature historique et politique de cette notion. Faire disparaître du champ politique le principe de souveraineté ne peut se justifier que par une volonté de faire disparaître aussi le principe de démocratie. Il ne faut alors pas s’étonner de ce que la société glisse vers l’anomie et la guerre de « tous contre tous ». »  (J.S.)

Directeur d’études à l’EHESS, spécialiste de la Russie mais aussi des questions monétaires et de l’euro, Jacques Sapir intervient régulièrement sur la politique française et les questions européennes.

Partenariats : UFR LLSH, Editions Michalon, Ville de Clermont-Ferrand, Librairie « Les Raconteurs d’Histoires »

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Jeudi 4 décembre : Jean-Claude Mairal « Peuple citoyen »

It is a free world

« Lieu de la conférence : Salle Multimédia, Rue Léo Lagrange à Clermont-Ferrand »

LA DEMOCRATIE, LE DEFI DE NOTRE TEMPS

La démocratie participative pour une citoyenneté active n’a pas une valeur en soi et n’est pas une simple recette parée de toutes les vertus. C’est plus profondément une révolution culturelle qui est proposée, une métamorphose, selon l’expression d’Edgar Morin, à l’opposé de l’individualisation et de la personnalisation du pouvoir, engendrées par la Constitution de la Ve République et la décentralisation telle qu’elle a été faite. C’est en permettant à notre société d’être pleinement démocratique que nous favoriserons l’émergence d’une société plus solidaire, plus juste et plus respectueuse de l’environnement. Rien de bon ne pourra se construire sans le peuple, ni contre lui. La démocratie est donc plus que jamais le moyen et le but de tout projet de transformation sociale et écologique.

Jean-Claude Mairal est enseignant et philosophe de formation. Il est secrétaire de la Fondation Gabriel Péri.

Partenariats : UFR LLSH, SUC, Radio Campus 63, Éditions Arcane17, Ville de Clermont-Ferrand, Librairie « Les Raconteurs d’Histoires »

Jeudi 20 mars Julian Mischi : « Campagnes Populaires, campagnes bourgeoises »

depardieu versailles

« Campagnes Populaires, campagnes bourgeoises »

Les représentations dominantes des espaces ruraux ignorent ses habitants au profit d’une esthétisation (une nature sans habitants) ou d’une stigmatisation (les ploucs). Vus des villes, ces espaces sont perçus comme des territoires essentiellement agricoles ou comme de simples lieux de détente pour vacanciers et résidents secondaires. Or les campagnes françaises se caractérisent d’abord par la présence massive de classes populaires, la proportion d’ouvriers augmentant à mesure que l’on s’éloigne des villes. Loin d’être des espaces pacifiés et unanimistes, les communes rurales et périurbaines connaissent des logiques de différenciation sociale et des conflits d’usage. A l’image des agriculteurs, groupe éclaté en différentes fractions, les campagnes sont traversées par des rapports de classe et des inégalités sociales. De la bourgeoisie agricole aux ouvriers ruraux, quels sont les groupes sociaux en présence et quelles relations entretiennent-ils ?

Julian Mischi – Chargé de recherche en sociologie – INRA (Institut National de la Recherche Agronomique)

Partenariats : UFR LLSH, SUC, Editions Agone, Radio Campus 63

Jeudi 16 janvier 2014 : Pierre-Yves Glasser Philosophe « Saint Just : rendre le peuple heureux »

« Saint Just : rendre le peuple heureux »

Marie antoinette

Vous pouvez écouter la conférence sur le lien suivant:

Saint Just : Rendre le peuple heureux by Amis Temps Des Cerises on Mixcloud

« Ne souffrez point qu’il y ait un malheureux ni un pauvre dans l’État : ce n’est qu’à ce prix que vous aurez fait une révolution et une république véritable ». Cette exhortation, est le grand thème de Saint-Just, aussi bien dans son « Rapport devant la Convention le 8 ventôse an II » que dans son projet d’Institutions républicaines. Il attaque les Indulgents (nous dirions les modérés), « une secte politique qui joue tous les partis ; elle marche à pas lents. Parlez-vous de terreur, elle vous parle de clémence ; devenez-vous cléments, elle vous vante la terreur ; elle veut être heureuse et jouir ». Et le décret final prévoit que « les biens des personnes reconnues ennemies de la Révolution seront séquestrés au profit de la République » et distribués aux patriotes indigents. Dans le projet d’Institutions, Saint-Just cherche à refonder la société au profit des plus faibles, les pauvres, les enfants, les vieillards, les femmes à créer les conditions d’une égalité concrète, à lutter contre les formes d’oppression héritées du passé. Car on l’a un peu oublié de nos jours, « les malheureux sont les puissances de la terre ; ils ont le droit de parler en maîtres aux gouvernements qui les négligent. »

Pierre-Yves Glasser est philosophe et prépare un ouvrage sur les conditions politiques de l’émancipation.

Partenariats : UFR LLSH, SUC, Éditions La Fabrique.