Jeudi 4 février 2016 « Néolibéralisme et crise de la dette » (Bernard Teper)

ma-part-du-gateau-de-cedric-klapisch-10384805kxrzj

Le jeudi 4 février 2016 à 20:00 (Amphi 2 – 29 Boulevard Gergovia, U.F.R. Lettres, Langues et Sciences Humaines, 63000 Clermont-Ferrand, France)

Longtemps, les économistes de marché serinèrent aux peuples les vertus de la mondialisation, heureuse, et de l’intégration européenne, protectrice. Ils se trouvèrent fort dépourvus quand la crise fut venue, et en guise d’explication, ils entonnèrent l’antienne de la cupidité des uns (banquiers et managers) ou de l’impéritie des autres (gouvernants et autorités de régulation) et purent continuer de pérorer dans les médias. Après les événements récents liés aux questions grecque et italienne, cette position n’est plus tenable. Emerge alors l’idée que le problème et donc la solution sont politiques, ce qui n’est pas faux, mais n’engage à rien si on ne va pas au delà. Ce petit livre d’économie politique prend le risque d’une analyse qui relie les phénomènes politiques aux lois de l’économie. Non pas les lois de l’économie de marché, pure fiction qui légitime le néo-libéralisme, mais les lois du système capitaliste, telles que formulées par Marx en son temps, puis Keynes. Ces lois donnent sens à la crise actuelle : loin d’être irrationnel, le comportement des agents privés ou des autorités publiques, est la cause immédiate de la crise, mais il est avant tout la réponse aux contraintes de fonctionnement du système économique et social, contraintes résultant de mécanismes qu’il convient de mettre au jour. Après qu’à la fin des années soixante, l’espoir républicain du CNR se fut échoué sur l’écueil de la baisse du taux de profit, l’inflation, manifestation initiale de la crise du fordisme, dégénéra en stagflation et fit le lit du néo-libéralisme. La financiarisation globalisante peut alors restaurer les profits rentiers, mais, ne produisant pas de richesse réelle, elle mena à la crise financière. Et lorsque la socialisation des dettes privées éleva le mur de la dette publique, le capitalisme financiarisé s’avéra, comme prévisible, incapable de le franchir. Une sortie de crise véritable implique de démondialiser, ce qui sonne l’heure de la république sociale et de la repolitisation de la monnaie. Car seul un retour au projet républicain de Jaurès va dans le sens de l’Histoire.

Bernard Teper est co-animateur du Réseau Education Populaire(REP), membre du Haut conseil de la famille, co-animateur des Etats généraux de la santé et de l’assurance-maladie (EGSAM), coordinateur d’un livre paru aux éditions Mille et une nuits intitulé ; »Santé -Assurance-maladie: quelles alternatives au néolibéralisme ».

Partenariats : UFR LLSHRadio Campus 63, Osez la République Sociale, Librairie « Les Raconteurs d’Histoires »

Publicité

Jeudi 21 avril 2016 « Demain le syndicalisme » ( Francis Vergne)

MERCIPATRONPHOTO2

Le 21 avril 2016 à 20:00 (« Lieu de la conférence : Salle Multimédia, Rue Léo Lagrange à Clermont-Ferrand »)

Dans un contexte de radicalisation du néolibéralisme, les conditions d’un syndicalisme fédérateur de résistance et ferment d’alternatives sont analysées. Mêlant état des lieux et propositions, l’auteur souligne l’exigence de faire écho à la souffrance au travail et d’affirmer une solidarité active avec les précaires et les chômeurs.

Francis Vergne est enseignant et chercheur. Il est membre de l’Institut de recherches de la FSU, où il anime un séminaire public sur «Les politiques néolibérales et l’action 011syndicale».

Lundi 20 juin 2016 « Souveraineté, Démocratie, Laïcité » (Jacques Sapir)

kandinsky2bcircles2bpost
Carrés et cercles concentriques, Vassily Kandinsky 1913

 

Le 20 Juin 2016 à 20:00 (« Lieu de la conférence : Salle Multimédia, Rue Léo Lagrange à Clermont-Ferrand »)

NB: Contrairement à nos habitudes cette conférence aura lieu un lundi et non un jeudi

« La nation rassemblée et l’état d’urgence décrété, nous vivons un moment souverainiste. Mais à quel prix, et sous quelles conditions, pouvons-nous vivre ensemble ? Cette question fait clivage. Le souverainisme est ce nouveau spectre qui hante le monde. Rien de plus normal pourtant, car la question de la souveraineté est fondatrice de la démocratie. Elle fonde la communauté politique, ce que l’on appelle le peuple, et définit un ordre politique. Partout en Europe et dans le monde s’exprime la volonté populaire de retrouver sa souveraineté. Que ce soit face aux incohérences de l’Union européenne sur la crise des réfugiés, ou face aux questions suscitées par le déni de la souveraineté grecque des institutions de la zone Euro, la souveraineté est la question d’aujourd’hui. Si la notion de souveraineté a pris une place centrale dans le débat, c’est bien parce qu’elle touche à quelque chose d’essentiel : la liberté. Celle de faire et de décider, en son propre nom comme de manière collective. Mais qui dit souveraineté dit aussi peuple et laïcité. Aujourd’hui plus que jamais, il est impératif de rejeter les définitions du peuple fondées sur l’ethnie ou la religion, et d’affirmer la nature historique et politique de cette notion. Faire disparaître du champ politique le principe de souveraineté ne peut se justifier que par une volonté de faire disparaître aussi le principe de démocratie. Il ne faut alors pas s’étonner de ce que la société glisse vers l’anomie et la guerre de « tous contre tous ». »  (J.S.)

Directeur d’études à l’EHESS, spécialiste de la Russie mais aussi des questions monétaires et de l’euro, Jacques Sapir intervient régulièrement sur la politique française et les questions européennes.

Partenariats : UFR LLSH, Editions Michalon, Ville de Clermont-Ferrand, Librairie « Les Raconteurs d’Histoires »

Jeudi 6 mars 2014 Romuald Bodin et Sophie Orange : « L’Université n’est pas en crise »

Fabrice-Luchini-super-classe

« L’Université n’est pas en crise »

Depuis quelques années, les rapports ministériels et les controverses (politiques, médiatiques, sociologiques) se multiplient et alimentent la thèse d’une crise de l’Université liée à l’échec important en premier cycle, l’insertion difficile des diplômés et le faible niveau des « nouveaux étudiants ». À ces trois maux sont proposés trois remèdes : sélection, professionnalisation, « propédeutisation ». Or ce diagnostic repose sur une cartographie erronée de l’enseignement supérieur et sur une connaissance partielle des publics universitaires. En mobilisant les résultats d’enquêtes sociologiques menées auprès d’étudiants de premier cycle universitaire, d’IUT, de STS et d’écoles spécialisées, cet ouvrage remet en cause ces trois constats.Tout d’abord, la dénonciation de ces trois maux apparaît comme une constante des discours sur l’Université depuis les années 1960 : ils ne permettent en rien de comprendre sa situation actuelle. Ensuite, en dressant un tel portrait à charge de ces établissements d’enseignement supérieur, des universitaires et des étudiants, ces discours entretiennent surtout le phénomène qu’ils prétendent combattre et contribuent à la dévaluation de l’Université et à la mise en cause de son service public. Enfin, la rhétorique déployée autour de la « crise de l’Université » ne se contente pas de diffuser une image biaisée de la réalité, elle détourne l’attention de ce qui est vraiment en question : les objectifs politiques et sociaux assignés à l’enseignement supérieur, les désordres actuels du marché du travail et le désengagement progressif de l’État.

Romuald Bodin est sociologue, maître de conférences à l’université de Poitiers et chercheur au GRESCO (Groupes de Recherches et d’études sociologiques du Centre Ouest). Ses recherches portent sur l’échec en premier cycle à l’Université et sur l’accompagnement social des personnes en grande difficulté. Il a publié « Les métamorphoses du contrôle social » en 2012. Sophie Orange est sociologue, maître de conférence à l’université de Nantes et chercheuse au CENS. Elle a travaillé sur les Sections de technicien supérieur et les choix d’orientation dans l’enseignement supérieur. Dernière publication : « L’autre enseignement supérieur. Les BTS et la gestion des aspirations scolaires » en 2013.

Partenariats : UFR LLSH, SUC, Editions du Croquant.